Bonjour. Je voudrais tout d’abord vous exposer les raisons qui m’ont incité à ouvrir ce blog. Cela vous paraîtra peut-être prétentieux, mais cette confession et mon rêve de pardon ainsi que mon ardent désir afin que mon histoire puisse sauver au moins une personne au bord du gouffre (il n’est jamais trop tard). Je dirai également, car je ne veux pas me mentir à moi même, que l'aspect matériel n’y est pas étranger. Une meilleure alimentation et l'achat des médicaments sont nécessaire à la prolongation de ma vie.
Voilà, depuis un mois, la maladie m'a beaucoup épuisé physiquement et je ne survis que grâce à ma force mentale. Je continue à penser, à agir, à faire des projets pour le futur. Ma maladie a commencé à cause d’un empoisonnement banal. J’ai été hospitalisée pour un traitement, mais la réaction de mon organisme aux médicaments a provoqué une aggravation de mon état et l’on m’a alors posé un nouveau diagnostic : la candidose digestive. Par la suite, des examens complémentaires ont encore révélés d’autres problèmes.
Lyse osseuse, trouble de disque intervertébral etc. Cependant, on ne m’a pas révélé pourquoi ma fièvre de baissait pas. De nombreux tests sont de nature commerciale, même des personnes séropositives, au premier stade le la maladie, sont dans l'incapacité de subvenir à leur besoins et de payer leurs médicaments. Le coût des médicaments qui m'ont été prescrits est de 3.000 soms1. Je n’ai pas pu les acheter car je n'ai pas d'argent. Mon niveau d'immunité est très bas et je n’ai plus que la possibilité de me soigner avec des plantes, qui sont beaucoup moins chères. Mais c'est là une situation habituelle dans ces dernières années de ma vie. Seul Dieu et la crainte de laisser mon fils seul dans ce monde hostile, sans-abri (nous n'avons pas de maison, nous vivons dans un appartement), me donne la force de vivre et d’avancer.
Comme je suis à la tête d’un fond de bienfaisance et parce que je suis séropositive, j’ai réuni mes forces pour rencontrer les autorités de la ROSPID (l’Association républicaine de lutte contre le SIDA) et du GORSPID (le Centre «SIDA» municipal de Bichkek au Ministère de la santé du Kirghizstan). Nous avons parlé du financement du traitement et des examens médicaux pour les personnes qui sont, comme moi, séropositives, et ce particulièrement au moment de l'aggravation de la maladie. Mais, hélas, il n'y a pas d'argent. Il y a seulement des mots et des promesses vides. Où est l'argent? Qu'en est-il des donations du Fonds mondial accordé à notre pays pour lutter contre le sida? Il n'y a pas de réponse. Nous ne le saurons jamais. Le travail du fonds de bienfaisance que j'ai créé il y a 3 ans repose uniquement sur du bénévolat. Mais cela ne suffit pas à acheter les médicaments. Nous nous y sommes habitués. C’est comme ça...
J'espère que d’ici quelques semaines je serai pleine d'énergie et prête à vivre.
1 Le som est la monnaie du Kirghizistan. 3000 soms sont équivalents environ à 65 dollars US.
C’est dommage que chez vous il’n’y a pas d’organisation qui s’occupe de la distrubution correcte des donations.
Une histoire triste, mais la femme courageuse...