Concours-Internet transnational «Maya». Vidéos, photos, affiches, dessins contre la toxicomanie et l'alcoolisme

 

Mais je vous en prie, ne pensez pas que je l'ai mal traitée. Je ne me suis jamais disputée avec elle, ni ne l’ai supplié de me donner de l'argent pour m’acheter une dose. Je ne l’ai jamais mal traitée, comme cela peut être le cas avec les toxicomanes. Pas du tout, même si nous n'avons jamais été proches. Elle a été laissée seule avec ses deux enfants, quand j’avais 2 ans et mon frère 6 ans. Elle a nous a consacré toute sa vie, après avoir sacrifié de sa vie personnelle. Elle était la meilleure mère au monde, elle aurait pu tout pardonner à ses enfants et nous a acceptés comme nous étions. Elle état mon refuge, mon château, où je pouvais me cacher et échapper au monde cruel. Je me sentais tellement à l'aise avec elle. Elle cumulait deux emplois pour nous nourrir et nous vêtir. C'était vraiment dur pour elle, et il n'y avait donc pas d’occasion pour une quelconque proximité spirituelle ou des conversations intimes avec nous. Au cours de mes années d’école, son implication m’a vraiment manquée, mais je me suis habituée à être indépendante. 

 

J'ai ensuite vécu séparément avec mon mari, mais cependant je venais tous les jours lui rendre visite et l'aidait financièrement. Quand je me trouvais loin de la maison, c’est elle qui me rendait visite et n’a jamais manqué l'une des réunions familiales. Elle m'a critiqué pour mon style de vie, mais a toujours cru que le temps viendrait pour moi où j’en aurai terminé avec les drogues. Mais elle n'a pas pu le voir de son vivant, et c’est pour cela que je m’en veux en particulier. Lorsque j'ai donné naissance à mon fils, elle s’est beaucoup inquiétée de son sort et son avenir. Ce qui allait lui arriver, si je me retrouvais à nouveau en prison.

 

Elle est morte alors que j'étais en détention, dans l'attente de mon procès. Elle avait 72 ans et elle était déjà très faible. Sa mort a été un coup dur pour moi. J'ai eu la sensation d’enterrer une partie de moi-même.

 

Ma maman chérie, pour la millionième fois, je te demande pardon. Tu n’as pas pu supporter ces souffrances. Si seulement j’avais pu changer quelque chose et sortir de la drogue alors qu'elle était encore en vie. Cela aurait certainement prolongé sa vie pendant au moins quelques années encore. La seule chose que je peux faire maintenant est d'aller à l'église, demander des prières, passer au cimetière, en lui demandant pardon. À la mémoire éternelle de toutes les mères. Que Dieu pardonne à leurs enfants, qui ne peuvent pas les comprendre ou les entendre de leur vivant.