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Peur dans les yeux d’Edik

18.09.2012       08:17       7 ͤ jour       Lyudmila

 

Mon fils a 20 ans. Il paraît adulte mais malgré toutes ces souffrances et la douleur morale qu’il a dû subir il est quelqu’un de très vulnérable et fermé. Mêmes des petits problèmes peuvent le déstabiliser et alors il est capable de faire des bêtises. Quand ça arrive il a besoin de quelqu’un à côté de lui qui, avec beaucoup de tact et discrétion, pourrait l’aider. Je prie Dieu que quand je ne serai plus là, il y ait une femme à ses côtés. Même si les jeunes n’écoutent pas trop les adultes il me semble que je pourrais lui apprendre à garder la paix à la maison. L’essentiel c’est qu’elle l’aime. L’amour fait des miracles.

En ce moment il se sent bien et protégé avec moi, mais quand il avait 13 ans il aurait pu rester seul. À l’époque, quand j’ai failli quitter la vie, j’vu la peur dans ses yeux. En fait, jusque-là il n’a rien reçu de bien de moi, il cuisait dans son jus et moi, j'étais sous l'emprise des drogues. J’en étais consciente mais je ne pouvais rien changer. Je souffrais au fond de moi. Ma vie était noire et devant moi je ne voyais que du noir, je ne savais pas comment m’en sortir. Je comprenais que cette noirceur avançait ses mains vers lui. C’était effrayant. Je l’aimais à la folie, comme je l’aime maintenant, mais à l’époque quelque chose était plus fort que moi et mes soucis pour lui. Je rêvais de la mort que je voyais comme une délivrance pour mon fils, la délivrance de moi et ma vie pour qu’il n’apprenne jamais ce que c’est que la drogue. Je croyais sincèrement que c’était la solution et ce serait mieux pour lui. Je me détestais moi-même, la drogue, la maladie. On était seuls, lui et moi. Mes proches m’ont tourné le dos à cause des drogues et cette attitude envers moi, ils l’ont projetée sur mon fils. Il ne le comprenait pas et essayait de maintenir des relations avec eux, d’aller les voir. J’essayais de lui en empêcher car je voyais leur attitude.

En 2004 ma maman est morte. Elle, elle ne m’a jamais laissée, elle m’aidait comme elle pouvait. Elle ne me comprenait pas, elle me jugeait mais elle restait avec moi. Après sa mort il ne nous est resté que mon frère unique que j’aimais tant. Nous avions une très bonne relation, même si les derniers 18 ans il vivait en Russie. Il était au courant de mon mode de vie et il nous aidait financièrement, à Edik et moi, jusqu’à la fin. J’avais une certitude que mon fils ne resterait pas seul que mon frère le récupèrerait, lui donnerait une formation, que mon fils serait à l’abri des besoins. Après la mort de maman, mon frère essayait de me persuader de lui laisser mon fils, il est venu deux fois mais Edik refusait catégoriquement il fuguait. Je ne savais pas ce qui serait mieux pour lui, mais j’étais incapable de le laisser. Il était ma seule joie dans la vie.

Mon frère est mort lui aussi, peu de temps après. Cela faisait un an que j’étais au courant de mon statut VIH. J’ai commencé à avoir des récidives. Pour tromper mes peines, mes pensées dures sur mon fils et sur son sort j’ai commencé à consommer de tout: héroïne, méthadone, cachets, alcool, et tout en même temps. Mais rien ne me faisait effet. J’étais plongée dans une sorte d’abrutissement, hébétement et je suis restée dans cet état pendant un an et demi. Mon organisme n’a pas supporté et a craqué; deux heures avant la mort quand je n’avais aucune chance de survivre, Dieu m’a sauvée pour changer ma vie, pour que mon fils ne devienne pas orphelin et pour qu’il emprunte le bon chemin.

 

 

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Commentaires:

  • Véronique, 18.09.12, 12:33

    De tout ce qui se passe, elle est coupable elle-même, c`est bien que son fils n'est pas devenu un toxicomane.

  • Philippe, 18.09.12, 09:14

    Dieu donne-lui la force pour endurer tout ça