Hier à 10 heures du soir, le directeur de ma mère, Svetlana Vladimirovna, m’a téléphoné et m’a demandé de venir en urgence. Maman est tombée malade. Quand je suis arrivé, je l’ai trouvée dans un état horrible. Elle était allongée avec des yeux ouverts et respirait bruyemment. J’ai essayé de la réveiller, mais elle ne répondait pas. Puis, on aurait dit qu’elle s’est réveillée, commencé à parler, mais par moments elle ne me reconnaissait pas. Elle commençait à dire quelque chose, puis l’oubliait, c’était très confus. J’ai eu peur.
D’abord j’ai cru qu’elle a pris un médicament pour dormir, mais ensuite j’ai compris que ça n’a rien à voir. J’ai appelé les urgences. Quand le médecin est arrivé, elle avait 40° de fièvre. On lui a fait une piqure et elle s’est sentie mieux. Le médecin a dit qu’elle avait une pneumonie, et qu’il fallait absolument l’hospitaliser, mais elle refusait. J’ai dit de ne pas l’écouter et l’emmener à l’hôpital, je suis allé avec elle. A l’hôpital, quand elle était déjà dans sa chambre, elle voulait encore rentrer. Elle disait qu’elle allait mieux, qu’elle n’était pas malade. J’ai dit de ne pas la laisser partir. J’ai attendu qu’on lui installe la perfusion, et je ne suis parti qu’après.
A la maison, je n’arrivais pas à me calmer. J’avais devant les yeux le visage de maman quand j’étais juste arrivé à son travail. C’est difficile à décrire ce qu’on ressent quand sa maman va mal. Je suis habitué que de temps en temps elle se plaint, mais comme elle continue de travailler et de tout faire à la maison, on s’habitue. On pense que ça ne doit pas aller si mal que ça. Les personnes âgées aiment se plaindre de quelque chose…
La peur que maman puisse mourir, c’est affreux. Je ne sais pas comment vivre sans elle. Une joie ou un problème, et aussitôt je l’appelle ou je vais la voir. De plus, je ne sais pas où je vais vivre. Nous n’avons pas de maison. Comment payer un appartement et la nourriture avec un seul salaire? Je ne comprends pas comment maman arrive à surmonter tout cela. Mais tout cela, ce n’est pas important. Ce qui est important, c’est que je ne sais pas vivre sans maman.
J’étais impatient que le jour se lève et je suis parti à l’église. Dieu est le seul à pouvoir m’aider, j’ai confiance qu’en lui. L’autre fois, il y a longtemps, il m’a entendu et maman s’est vraiment sentie mieux. C’est dommage que le Père Pavel ne soit pas en ville. Il aurait trouvé des mots pour m’aider à aller mieux.
C’est terrible d’imaginer qu’est-ce qui se passé dans l’âme de ce gars, la peur de perdre sa mère, la peur de la désolation de la situation.
Je ne sais pas quoi dire, je vous souhaite du courage et de la force.
Edik, tu dois être prêt pour tout, les parents tôt ou tard nous abandonnent, c'est la vie...