Concours-Internet transnational «Maya». Vidéos, photos, affiches, dessins contre la toxicomanie et l'alcoolisme

15.10.2012       10:49       34 ͤ jour       Lyudmila

Je n’arrive pas à me mettre à écrire. Je suis malade moralement et physiquement. Chez moi s’est toujours lié ensemble. Parce que j’ai vu la bande annonce du blogue. A cause de mon vieillissement brutal je ne regarde plus dans le miroir. Les femmes me comprendront. Toutes les femmes, indépendamment de leur mode de vie, surveillent chaque petite ride et s’habituent à ces rides très difficilement. Mais c’est plus facile pour elles, car elles ont des années pour le faire, et moi, je n’en n’avais pas. Après 6 mois de prise de médicaments mon visage s’est couvert d’un filet de toutes petites rides, et 2 ans après je suis devenue une vielle de 100 ans. J’ai beaucoup de mal à l’accepter. Même en ce qui concerne les vêtements, je n’arrive pas à choisir une solution intermédiaire pour trouver une harmonie avec le visage. L’envie d’écrire le blogue a disparue et les mots justes viennent difficilement dans la tête. Je voulais parler d’autre chose, mais ce sont les mots sur ce qui fait mal qui s’échappent. Plus que ça,  le déséquilibre nerveux est suivi par des douleurs physiques. J’ai la toux, la température, la candidose est encore apparue dans l’œsophage. Il faut encore prendre les médicaments.

Un jour j’ai lu que mon nom signifie un destin chamboulé, la perte des valeurs morales et matérielles, suppose recommencer la vie à zéro plusieurs fois. C’est exactement ce qui m’est arrivé. Toute ma vie était la preuve du fait que le destin d’un homme, ou peut-être plutôt son caractère, est enfermé dans son nom.

Jusqu’à 20 ans j’étais une jeune fille naïve et pure. Energique, je participais à toutes les manifestations publiques, j’étais membre du Komsomole (des Jeunesses Communistes), organisatrice, leader. Militante de la vérité. Pour la vérité à mon sens,  j’étais capable d’agir au détriment de moi-même. Je n’avais aucune autre autorité que la justice. J’étais capable de tout dire à un professeur, je pouvais même blesser. Je me souviens très bien d’une réunion komsomole ou on discutait d’une fille qui a volé une robe dans un magasin. J’étais sincèrement indignée… Je n’arrivais pas à comprendre, comment peut-on prendre une chose qui appartient à quelqu’un d’autre. Tout bouillonnait en moi.

L’argent ne représentait pas de valeur pour moi. Je ne me souviens pas que quelqu’un de mon entourage vouloir devenir riche.  Les gens que je connaissais voulaient devenir cosmonautes, artistes, scientifiques. Moi personnellement, cela me faisait peur de réaliser que je pourrais vivre ma vie sans que d’autres personnes que mes proches sachent qui j’étais. De mourir sans être connue.

A 20 ans j’ai connu la déception et l’ennui. De plus en plus souvent je rencontrais des gens qui avaient des intérêts « de chiffons » : des fringues, des meubles, des garçons etc. Moi, cela ne m’intéressait pas. J’ai appris tôt à comprendre le sens caché, lire entre les lignes, voir ce que les gens pensent et ce qu’ils disent. Je voyais la différence. Mon malheur était de ne pas avoir rencontré des gens qui avaient les mêmes intérêts que moi, car je m’intéressais beaucoup aux mathématiques. Ou que j’étais, je pouvais résoudre des problèmes mathématiques tout le temps, il n’y a qu’avec des manuels que je ne m’ennuyais pas. Et je n’ai pas non plus rencontré l’amour réciproque, pour que la vie devienne intéressante pour moi. Et c’était logique d’en arriver à la drogue et la vie dans le monde criminel. Cette vie là m’a très vite entrainée et m’a tournée la tête.

Quand j’ai rencontré mon mari, qui parlait passionnément d’une autre vie avec d’autres relations entre les gens, je pensais : « Voilà où sont l’honnêteté et la vérité ! ». C’était tellement beau. Les notions du bien et du mal ont changé de place, les drogues ont joué un rôle important dans ce renversement. Après y avoir gouté une fois, je n’ai plus lâchée la seringue des mains pendant plusieurs années, sans m’arrêter. Voler l’état ne me paraissait plus être un déshonneur, au contraire, voler et ne pas se faire attraper c’était une fierté. Il n’y a qu’une chose que je n’arrivais pas à comprendre et à accepter, c’est de voler les personnes physiques, et pire encore, de tuer pour de l’argent. Il a fallu beaucoup d’années avant que je ne comprenne que je me suis trompée de chemin, que j’ai foutue ma vie en l’air, et que tout est mensonge dans le monde des crimes et de la drogue. Que les contes qui m’ont passionnée ne sont que des mensonges.

A 36 ans j’ai eu un enfant et tout a changé. J’ai cru en Dieu. J’ai regretté tout ce que j’ai pu faire. J’ai eu la conscience de ce qu’est un péché. J’ai réalisé que tout le monde commet des péchés et j’ai appris à pardonner. La vie a encore recommencé à zéro.
 

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Commentaires:

  • junkie, 16.10.12, 08:19

    Cesser de broyer du noir, les écritures deviennent de plus en plus plus intéressantes.

  • Viki, 15.10.12, 19:13

    Putain, c’est pas terrible, jusqu'à quel point peuvent se changer les gens, être la personne engagé par excès de jeunesse et devenir la toxicomane puis la trafiquante de drogues.

  • Laure, 15.10.12, 11:55

    C’est dommage qu'elle n’a pas rencontré un honnête homme en 20 ans, tous peut se serait formé autrement.